jeudi, mai 28, 2015


English graffiti on every wall, the more defiant, the harder I fall but you'll make a fool out of me after all...

Ils font la couverture du NME de cette semaine pour la sixième fois, ils déchaînent les foules (je parle en connaissance de cause) partout où ils passent et le troisième volet de leur discographie vient de paraître. The Vaccines sont-ils toujours au top? Réponse avec English Graffiti...


Au départ abonnés aux titres ultracourts et au look lovers endimanchés, les quatre gaillards de Londres se sont vite mués en faiseurs de titres aussi incontournables que pertinents ("No Hope" et "If You Wanna" en tête). Il n'est donc pas étonnant que English Graffiti s'inscrive dans cette tradition! On y retrouve des mélodies effrénées sur "Handsome", "20/20" et "Radio Bikini" comme des titres indescriptiblement sexy avec "Denial", "Want You So Bad" et "Dream Lover". Pour sublimer le tout, la plume raffinée et sensible de Justin Young n'a heureusement pas fini de nous produire des morceaux sirupeux beaux comme tout à l'image de "English Graffiti" ou "Maybe I Could Hold You". Le seul petit bémol semblerait s'être faufilé dans "Minimal Affection" et "Give Me a Sign", plus pauvres que le reste mais rien de bien grave. Un très bon opus qui sans aucun doute va squatter nos playlist estivales! 





-A.

vendredi, mai 15, 2015

"Whither goest thou, America, in thy shiny car in the night?"

MAD MEN
A term coined in the late 1950's to describe the advertising executives of Madison Avenue.
They coined it.


La série désormais culte Mad Men est sur le point de tirer sa révérence dimanche soir sur AMC. Après 7 remarquables saisons qui ont vu un éventail de personnages évoluer dans une Amérique en pleine évolution, encore hantée par la guerre de Corée, secouée par les prémices de la fin de la ségrégation et consciente de la fin de l'innocence (les dangers de la consommation excessive de cigarettes se font savoir), marquée par the end of an era. "The end of and era" justement est le nom judicieusement donné à cette seconde et dernière partie de l'ultime saison. Mad Men était partie pour être une série sur rien, elle s'est finalement imposée comme une chronique passionnante, éblouissante et tragique des années 60. Je dois avouer m'être trop beaucoup attachée aux personnages à travers ces 91 épisodes (Don qu'on adore détester, la pimpante Betty, le cynique Roger, la plantureuse Joan et la courageuse et véritable modèle d'inspiration Peggy entre autres). Inutile de dire que leur dire adieu ne sera pas facile... En espérant que le final ne soit pas trop décevant, il me semble que des remerciements s'imposent envers Matthew Weiner qui nous a permis de vivre une époque pas si lointaine mais tellement différente de la notre, de nous avoir fait rêver avec des décors et des costumes à se damner et d'avoir tout simplement créé une série qui ne trouvera probablement jamais d'égal!
"Nostalgia-it's a delicate, but potent. In Greek nostalgia it literally means "the pain from an old wound". It's a twinge in your heart far more powerful than memory alone. This devide isn't a spaceship, it's a time machine. It goes backwards and forwards...it takes us to a place where we ache to go again. It's not called the wheel, it's called the carousel. It let's us travel the way a child travels - around and around, and back home again, to a place where we know we are loved."

Don Draper, S01E13









Mad Men, créée par Matthew Weiner (2007-2015), 7 saisons, avec Jon Hamm, John Slattery, Elisabeth Moss, Christina Hendricks, January Jones, Vincent Kartheiser,...

-A.

He’s bad to the bone, he’s bad to the bone, he’s bad…

Auteurs d’un premier album très remarqué en 2013, les incontrôlables Palma Violets entendent bien poursuivre leur odyssée débraillée et fascinante…


    Danger In The Club constitue donc le deuxième tome de l’aventure Palma. Clin d’œil au patronyme du groupe, l’opus démarre par la comptine désuète  "Sweet Violets" avant de véritablement lancer les hostilités avec l’explosive trinité "Hollywood (I got it)", "Girl, You Couldn’t Do Much Better" et "Danger in the Club". La présence de l’harmonica sur plusieurs morceaux ("Coming Over To My Place" par exemple) confère au son du quator une texture brumeuse et nostalgique évoquant sans peine les pubs anglais. De célébration de la terre d’Albion, il en est évidemment question à travers la sublime "English Tongue", dont c’est cette fois le piano martelé qui rappelle la beauté orageuse du territoire britannique. Il est plus tard fait référence à un certain Peter ("Peter & The Gun"), temps fort d’un album magnifiquement bordélique qui semble emprunter un chemin autrefois foulé par les Libertines.





-V

vendredi, mai 01, 2015

We were more like brothers but that was years ago...

"J'ai eu l'impression d'être en train de conduire en plein Londres à cent à l'heure, avec la voie libre et tous les feux au vert. Et quelque part, de rentrer à la maison."
Graham Coxon, Rolling Stone n°74, mai 2015.

"Quand nous retournons tous les quatre, le monde disparaît et nous avons 19 ans à nouveau!"
Alex James, Rock & Folk n°573, mai 2015.


Nous sommes en août 1991 et Blur sortent leur premier album appelé Leisure. Les 24 années qui vont suivre seront à la fois prolifiques musicalement, au sein du groupe puis du côté de Graham Coxon et Damon Albarn, mais aussi teintées de ruptures, d'amertume et plus récemment de reformation et d'entente cordiale non seulement pour une série de concerts (les deux Hyde Park de 2009, la tournée des festivals européens en 2013) mais bien pour un nouvel et huitième album studio paru ce lundi...




Le plus appréciable, il me semble, est le sentiment de liberté totale qui se dégage de The Magic Whip. Depuis l'annonce de sa sortie il y a quelques mois, alors accompagnée d'une conférence de presse en présence du groupe et du producteur Stephen Street à vous tirer des larmes de joie, Blur semblent en plein lâcher-prise, comme dépouillés de toute contrainte ou pression. Cette insouciance et cette décontraction ont donc donné naissance à un petit bijou (brit)pop comme on n'en fait plus. Bien qu'écrit et partiellement enregistré à Hong Kong, soit la ville la plus peuplée de la planète, l'essence même du groupe londonien est palpable. L'énergie impulsive et l'omniprésente solitude se côtoient. On y entend la voix juvénile parfois presque robotique de Damon, la guitare grinçante et taquine de Graham, la batterie nonchalante de Dave et on imagine sans difficulté les balancements incessants de tête d'Alex. Des titres dansants bougrement bien ficelés ("Lonesome Street", "Go Out", "I Broadcast") croisent leur chemin avec des morceaux plus doux beaux à pleurer ("New World Towers", "Mirrorball", "My Terracotta Heart") et des compositions plus lo-fi dont la grâce presque extraterrestre rappellent 13 ("Ice Cream Man", "There Are Too Many Of Us", "Ghost Ship"). Mais le plus flagrant et le plus jouissif, à mes yeux, est l'éternelle jeunesse qui se dégage du groupe. The Magic Whip aurait pu paraître il y a dix ans tellement il sonne intemporel. N'ayant ni vécu les débuts de Blur, ni l'apogée de la Britpop, je trouve cela tellement bon de pouvoir y goûter, même s'il s'agit d'une part infime, aujourd'hui. "Le retour des survivants de la Britpop" titre le Rock & Folk de ce mois-ci, Blur seraient-ils donc les derniers princes de la Britpop? La Britpop serait-elle synonyme de jouvence infinie, de coolitude extrême? Réponse avec le désormais chef-d'oeuvre reconnu qu'est The Magic Whip...





-A.