Depuis la séparation d'Oasis en 2009 (cette funeste journée du 28 août), Liam et Noel Gallagher se sont chacun tournés vers des projets musicaux différents. L'un a réalisé deux très bons albums avec les ambitieux Beady Eye (qui ont fini par se dissoudre il y a quelques mois). L'autre, de son côté, a sorti son second album solo lundi dernier, sous le nom des Noel Gallagher's High Flying Birds...
C'est donc quatre ans après un premier essai éponyme en solitaire sublime, des rumeurs d'albums space-jazz avec les Amorphous Androgynous et des rumeurs de plus en plus farfelues sur la reformation de son groupe originel Oasis, que The Chief nous délivre aujourd'hui un Chasing Yesterday encore meilleur que le dernier opus (oui, oui, c'est possible!). Dès la première écoute et l'ouverture sur le merveilleux "Riverman", Chasing Yesterday sonne comme un classique. A mes yeux, les classiques ou autres chefs-d’œuvres sont ces albums qui, non seulement ont une résonance particulière grâce à des mélodies et des arrangements divins mais qui également dégagent une atmosphère, une ambiance singulière et qui s'écoutent généralement dans leur intégralité, sans interruption (cf Abbey Road, chef-d'oeuvre de tous les chef-d’œuvres). Et c'est dans ces moments-là que l'on se dit que le rock, en 2015, se porte plutôt bien et qu'il est plus qu'appréciable de pouvoir à la fois profiter de petites pépites éphémères comme de grands artistes à la longévité et au talent incontestable tels que ce très cher Noel Gallagher. Je m'emballe peut-être mais lorsqu'un album me plaît j'aime le clamer haut et fort, spécialement quand il s'agit d'une de mes idoles. Chasing Yesterday livre donc un condensé de ce que The Chief fait de meilleur : des morceaux addictifs qui nous rappelle l'apogée de la britpop par leurs mélodies piquantes ("Lock All The Doors", "You Know We Can't Go Back", "In The Heat Of The Moment"), des titres éblouissants par leur beauté cristalline ("The Dying Of The Light", "Riverman"), des chansons plus psychédéliques que n'auraient pas reniées les Pink Floyd ("The Girl With X-Rays Eyes", "The Right Stuff") et une collaboration instrumentale avec M. Johnny Marr (la cerise sur le gâteau) sur le final "Ballad Of Mighty I". Un opus qui regorge de petits détails délicats et harmonieux tels que des notes de piano bien placées ou des choeurs malicieux. Noel Gallagher signe donc un magnifique album qui renforce son statut de Godlike Genius et je dis cela en toute objectivité...
-A.
"It’s alright if you dance with me tonight. We’ll fight the dying of the light and we’ll catch the sun..."
Un peu plus de 3 ans après le lancement sur
orbite de ses High Flying Birds, Noel Gallagher, est de retour avec Chasing Yesterday, entièrement autoproduit en terre d’Albion. Impatience
et excitation sont les émotions qui m’animent à la découverte des nouveaux
morceaux de celui qui est, depuis de nombreuses années maintenant, mon icône
absolue, mon héros, l’artiste que je chéris parmi tous les autres. Attention
spoiler : j’ai une fois de plus, ADORÉ !!!
Ouverture magistrale avec "Riverman", hybride folk et bluesy plutôt planante. Les premiers
accords ne sont pas sans rappeler "Wonderwall" mais les envolées de
guitares et surtout les incursions de saxos, effacent rapidement la "patte" NG pour laisser place à une ambiance très Bowie. Une très
belle réussite pour commencer et surtout une véritable prise de risque, loin
des sentiers habituellement empruntés par Noel. S’ensuit la très énergique "In the Heat
of the Moment", 1er single issu de l’album. Classique
instantané, la voix de Noel (et les fameux "nanananana …") est
particulièrement bien maitrisée. Les différentes couches sonores qui composent
le morceau (basse groovy, et carillons pétillants) en font l’un des titres les
plus intéressants de la carrière du Chief. Retour à des sonorités plus
acoustiques avec "The Girl with X-Ray Eyes" qui dérive rapidement
en une cascade d’arpèges conférant ainsi au morceau une véritable montée en
puissance. Là encore, des notes familières pendant les 1ères secondes (on pense
à "The Masterplan") suivies par un refrain magnifique. "Lock
all the Doors" brille par ses accords électriques et ses martèlements
rageurs de batterie. Bon, il est vrai qu’on se prend à imaginer la voix de Liam
sur ce petit bijou mais seulement l’espace de quelques instants car Noel s’en
sort rudement bien, assumant dorénavant le rôle de frontman à plein
temps ! Arrive ensuite "The Dying of the Light", morceau dont
la démo circule depuis quelques années… La version définitive est tout
simplement sublime (dans mon top 3 des meilleures chansons écrites par Noel,
rien de moins !!). Ni les paroles, ni les modulations de voix n’ont été
modifiées par rapport à la démo mais l’orchestration, combinant ces solos de
guitare si caractéristiques et des effleurements de piano, sont d’une
délicatesse absolue. Coup de cœur infini pour ce titre que je ne peux
m’empêcher d’écouter en boucle. Pour se remettre de ses émotions, place à "The Right Stuff". Ici rien à voir avec l’univers habituel du
Chief. Titre davantage expérimental, interprété avec la choriste Joy Rose, il
évoque plutôt des excursions chères à Paul Weller. Intéressant mais sans plus,
vite la suite ! "While the Song Remains the Same", d’augure
plutôt nostalgique se révèle très plaisante à écouter mais légèrement
en-dessous du niveau général du disque. "The Mexican" prend la
relève et offre de nouveau un bel écrin à la voix de Noel, entre riffs à la
Black Keys et solos enivrants à
tomber ! "You Know We Can’t Go Back" nous rappelle que
le créateur de génie de la Brit Pop a encore des mélodies dans ses
partoches ! Du Oasis période nineties pur jus, à savourer jusqu’à la
dernière note ! L’aventure s’achève en compagnie de Johnny Marr, dont
l’instrument magique illumine le morceau de bout en bout. Ponctuée d’une basse
pesante, de cordes ensorcelantes, de touches de piano délicates et de la voix
d’un Noel qui n’a décidément jamais si bien chanté, la conclusion ne saurait
être plus à propos.
Avec
ce second très grand disque, Noel assoit encore davantage son statut de légende
du rock britannique. Mais depuis 1994 et la parution de Definitely
Maybe, qui oserait vraiment en douter ?
-V
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