mardi, juillet 05, 2016

And I will be a rainbow now your storm is gone and I will bring my song to you and I will carry on...

FESTIVAL BEAUREGARD - SAMEDI 2 JUILLET 2016.



L'été n'est véritablement jamais commencé qu'avec le fameux premier weekend de juillet consacré aux festivals. Qu'il s'agisse du Main Square, des Eurockéennes ou, pour ma part depuis deux ans désormais, de Beauregard. Proposant une programmation plus qu'alléchante, le festival normand réussit toujours à allier valeurs sûres de la scène rock aux meilleures nouveautés. Cette année n'a pas dérogé à la règle puisque le samedi 2 juillet promettait du lourd, du très lourd.

"What a sunny day it is!"
C'est sous un soleil de plomb presque antinomique que les Horrors font leur entrée sur scène aux alentours de 17h. Ayant étonnement délaissé les morceaux de leur dernier album en date Luminous (paru en 2014), les cinq gaillards délivrent un set dont le cœur battait dans les sons synthétiques de Tom Cowan, qui pourrait malheureusement paraître un peu hermétique aux non-initiés. Pour ma part, je les trouve toujours aussi envoûtants. Alors qu'ils entament leur tubesque "I Can See Through You" au milieu du set et que l'on observe la fosse se remplir peu à peu, voilà que notre regard s'arrête sur des spectateurs bien familiers qui se tiennent dans notre dos. Elle semi-dissimulée sous une capuche grise de laquelle s'échappent quelques cheveux peroxydés, lui en bomber brodé satiné. Plus de doute possible face à ces deux silhouettes facilement reconnaissables : Alison Mosshart et Jamie Hince assistent au même concert que nous, tranquilles, dodelinant de la tête. Après une chaleureuse poignée de main accompagnée de sourires francs de la part du duo (quand même, c'est le genre de moment où l'admiration et l'envie de saluer ses icônes prédominent), le set continue. Puisque nous ne bougeons pas et eux non plus, on profite encore plusieurs minutes de la voir si proches. Je dois bien avouer que la fin dudit set demeure un peu floue car incapable de me concentrer sur autre chose que le fait que les Kills sont juste à côté de moi (moment groupie de la journée #1).






"Que l'on soit maquillée, démaquillée, profonde ou légère, mère ou putain!"
Après s'être désaltéré avec la bière de rigueur, on se redirige vers la scène principale sur laquelle ont éclos palmiers et flamants roses. En effet, les belles poulettes des Brigitte ne sauraient tarder. Moulées dans leur robe scintillante noire, Aurélie et Sylvie enchaînent les titres avec aisance, séduisant la foule au fil des morceaux. Toujours aussi rafraîchissantes, les deux pin-up n'ont pas manqué de délivrer un message ultra féministe, mêlant mélodies aériennes ("Plurielle", "L’échappée Belle") et tubes dansants ("J'sais pas", "Battez-Vous", la version glamour de "Ma Benz" ). 







"Sacrebleu!"
La tension est à son comble sur les coups de 21h20, les mains quasi crispées sur la barrière du premier rang... "Misirlou" éclate dans les enceintes puis les Sensational Space Shifters arrivent les premiers, suivis de près par le Golden God en chair et en os! Chevelure lâchée et sourire ravageur, il entonne avec un voix magnifiquement charismatique la fameuse "Lemon Song". Quelques mots en français et il enchaîne avec des titres de son Lullaby....And The Ceaseless Roar paru il y a bientôt deux ans ("Turn It On", "Rainbow", "Little Maggie") entrecoupés de reprises de Led Zeppelin complètement réorchestrées ("Dazed & Confused", "Black Dog", "Rock and Roll"). Robert Plant, putain! Ma voisine de fosse lance un "il est toujours en forme, hein", tu m'étonnes! Les premières notes de "Babe, I'm Gonna Leave You" donnent des frissons et la voix est aussi puissante et mélodieuse qu'en 69 (moment groupie de la journée #2, merci Pamela Des Barres), la fameuse "Whole Lotta Love" (précédée du premier couplet de "I Just Wanna Make Love To You" et d'un petit discours en franglish adorable) en version extra longue est jouissive. La communion avec le public est incroyable, l'un des meilleurs concerts auxquels j'ai eu la chance d'assister!




"Good evening...or good morning!"
C'est à 1h05 précisément que sont attendus les Kills. Malgré la fatigue latente, c'est avec une joie palpable que l'on se rapproche de plus en plus, histoire de profiter au max de la prestation scénique sur le point de se dérouler sous nos yeux. Assez ponctuels, ils font leur entrée sur la bombe à retardement "No Wow", durant laquelle Alison fait les cent pas, telle une lionne en cage. Le jeu de guitare de Jamie est brut, sauvage, il va même jusqu'à taper ses poings dessus tout en distillant des chœurs facétieux. Alison, quant à elle, est féline jouant à haranguer la foule tout en tourbillonnant sur ses bottines compensées. Un set fiévreux placé pour le son de Ash & Ice principalement ("Siberian Nights", "Doing It To Death", "Impossible Tracks", "Hard Habit To Break" ) mais aussi de Midnight Boom ("Tape Song", "URA Fever", "Black Balloon", "Sour Cherry"). Un peu dommage que seul "Baby Says" fut choisi pour représenter Blood Pressures, pourtant gorgé de morceaux taillés pour le live... On se réjouira tout de même du bluesy "Kissy Kissy" et du final apaisant avec "Monkey 23" pendant lequel la complicité entre le duo était à son apogée, Miss Mosshart offrant son sublime sourire au public. "For the posterity" s'écrit Jamie avant de capturer l'instant sur son téléphone, un concert que l'on n'est pas prêt d'oublier, indeed!





-A.

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