"That's why you came!"

ROCK EN SEINE-DAY 1

Comme à son habitude, le parc de Saint-Cloud accueille, le dernier week-end d'août, la fine crème du rock et de sa sphère musicale. L'édition de cette année ne dérogeait pas à la règle et a su proposer une programmation éclectique et pointue. Récit des deux dernières journées de folie avant la rentrée...

La journée du vendredi 28 a débuté sous des auspices pas très rassurants puisque le public de la Grande Scène était convié à la messe noire de Ghost. Groupe de métal suédois encore inconnu pour ma part, je dois avouer que j'ai un peu flippé! Les musiciens entrent sur une musique ecclésiastique macabre affublés de masques semblables au visage du Diable et sont rapidement rejoints par le frontman du groupe connu sous le nom de Papa Emeritus troisième du nom... Ambiance! Malgré une imagerie léchée et cette atmosphère effrayante, leur musique m'a plutôt séduite au départ mais m'a un peu vite lassée car j'ai préféré quitter les lieux après le troisième titre (de peur de faire des cauchemars la nuit suivante? Peut-être bien...). On notera tout de même le choix audacieux des programmateurs du festival de les faire jouer sur la scène principale à 15h30 soit en tant que le tout premier groupe de l'édition 2015, cela devrait faire taire les mauvaises langues qui qualifiaient Rock En Seine de moins en moins rock!

Allons donc faire un tour du côté de VKNG sur la Scène de l'Industrie! Sur le papier, les jeunes gens auraient travaillé avec Metronomy et Damon Albarn, plutôt alléchant! Leur pop-rock hype (et le public qui va avec) fut charmante lors de cette belle après-midi un peu fraîche.

Vers 16h, Throes + The Shine ont pris possession de la scène de la Cascade et ont ravi une foule assez compacte qui était venue se trémousser sur leur pop tribale et entraînante...du moins au début car j'ai personnellement trouvé cela assez répétitif! Heureusement que Benjamin Clementine, qui a succédé à ce collectif, a livré un set impeccable et incontestablement enivrant! Le chanteur primé aux Victoires de la Musique cette année débarque sur scène dégageant une aura et un charisme impressionnants et fend le début de soirée de son désormais caractéristique "Nemesis". Un concert planant et une très belle découverte live.

Aux environs de 19h, un choix cornélien s'impose : FFS ou Catfish & The Bottlemen qui jouent simultanément? Dans la mesure où Franz Ferdinand n'ont plus de secrets pour moi qui les ai déjà vus en live à deux reprises, mon coeur balance pour les jeunes Anglais qu'il me tardait de voir en chair et en os! C'est donc en face de la Scène de la Pression Live qu'un public principalement composé d'Anglais(es) (leur Glasto et autre Reading ne leur suffisent donc pas?) qui se pressent les uns contre les autres pour assister au set du meilleur nouveau groupe de l'année à mes yeux. Ponctuels, le quatuor entame par un "Rango" terriblement accrocheur. Van McCann, frontman, harangue pas mal la foule entre chaque titre qui sonnent tous plus tubesques les uns que les autres ("Pacifier", "Kathleen", "Cocoon", "Fallout",...). Un set agréable mais j'ai été un peu surprise, il faut bien l'avouer, par l'ambiance électrique mise par les fans venus d'Outre-Manche...

Puisque les Catfish n'ont joué d'une demi-heure, cela me laisse encore le temps d'essayer de choper la fin du set des FFS (ah, on n'oublie pas si facilement les Franz Ferdinand finalement!). La Scène de la Cascade est noire de monde à mon arrivée et je dois me résoudre à rester dans une allée plus que boueuse où mes Doc Martens s'enfoncent littéralement dans le sol. Mais qu'à cela ne tienne, la musique avant tout! Et de musique il est question en effet car non pas un supergroupe se trouve sur scène mais bien deux groupes au complet à savoir Franz Ferdinand et le duo américain Sparks. Mêlant morceaux issus du fruit de leur collaboration éponyme, tubes des Écossais et hymnes 80s, leur set est sympathique et semble avoir séduit le public, qui a perdu tout contrôle lors d'un "Take Me Out" explosif!

Après un bon repas attrapé au stand de cuisine thaïlandaise dégusté avec The Offspring en fond sonore, nous réussissons à nous placer assez judicieusement pour le concert tant attendu de Kasabian! Excitées de les revoir depuis leur Zénith enflammé en novembre, nous n'avons pas été déçues! Car en effet, au-delà du fait que le quatuor de Leicester est une valeur live sûre, chacun de leur concert est unique tant par le jeu de scène de Serge Pizzorno que par les déclarations de Tom Meighan. Et celui de Rock En Seine s'impose comme l'un de leurs meilleurs. Débarqué sur un toujours aussi énergique "Bumblebee", Kasabian donne le ton : la soirée s'annonce ardente! La setlist, un peu modifiée en festivals pour ne ressortir que les morceaux les plus tubesques, ne connaîtra pas de baisse de régime : entre un "Club Foot" au début duquel Serge scande "That's why you came!", un "Eez-eh" sur ressors, une sublime reprise de "People Are Strange" à la fin de laquelle Tom lance un mémorable "God bless you Jim Morrison" et un "Vlad The Impaler" inoubliable joué sous la pleine lune qui a vraisemblablement fait se réveiller Noel Fielding (!!) venu se trémousser et exciter la foule! Après le final rituel sur "LSF", Kasabian saluent et repartent comme ils sont arrivés une heure et demie plus tôt à l'exception qu'ils sont parvenus à faire danser Paris et qu'ils s'imposent non moins que comme le meilleur concert de la journée!

-A