Dorénavant épouse et mère de famille, et
alors qu’elle avait mis un terme à sa
carrière il y a quelques années, Lily Allen est finalement de retour avec Sheezus et bien décidée à (re)prendre sa couronne de diva pop. Réputée
pour (dans le désordre) : ses textes cyniques et bourrés d’humour, ses
looks décalés, son franc-parler et son minois rieur (ou tête à claques au choix),
beaucoup se demandaient si sa nouvelle vie bouleverserait sa vision des choses
et adoucirait son propos. En une douzaine de titres, la popstar nous prouve
qu’elle est toujours aussi en colère contre l’industrie du disque, les diktats
de la mode et qu’elle n’est définitivement pas prête à jouer les desperate
housewives !
Seulement
voilà, ses popsongs autrefois si férocement sucrées, n’ont plus la même saveur.
La production est plate pour ne pas dire indigeste ("URL badman", "Insincerely yours", "Silver spoon"…) et les mélodies
semblent avoir déjà été éculées par ses consœurs (et pas les plus glorieuses).
Mais ce qui semble le plus regrettable est le manque de sincérité de Lily. En
effet, comment faire l’apologie de l’acceptation de soi (notamment dans
l’excellente vidéo de "Hard out here" où Lily, moulée dans un body
noir, remue sa cellulite sans la moindre gêne^^) et dans le même temps, tout
faire pour correspondre aux stéréotypes de beauté que la société nous
impose ? Pourquoi ne pas lutter contre sa maison de disque pour changer
son nom de scène en Lily Cooper comme elle le désirait ? Et sortir "Sheezus" en 1er single ?
Quelques beaux moments viennent néanmoins
sauver le disque de la noyade, en particulier la poignante "Take my place" qui évoque sa fausse-couche. Sa voix et son accent si particulier,
restent heureusement intacts (en studio en tout cas^^) et "Sheezus", "Air balloon", "L8 CMMR" et "Hard out here" rappellent les meilleurs moments de Alright
Still . Il manque désormais quelques joyaux à sa couronne, espérons que Lily pourra
rapidement rectifier le tir^^.
-V.
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