"Ils sont la prochaine génération de l'Angleterre et nous serons fiers d'eux. C'est une lutte des classes, ils veulent détruire la société."
Malcolm McLaren, manager des Sex Pistols.
Comme promis, voici un billet sur le mouvement punk. Quelques textes présents auront pour source le génialissime livre de Laurence Schaak et Goulven Hamel "Je hais l'amour véritable". (C'est pas que je ne pourrais pas écrire, avec mes mots, sur le punk, mais la découverte du punk donnée dans le livre est tellement bien faite que je n'ose pas me mesurer à elle !) Un roman punk qui vous transporte tout droit en 1976, à l'apogée du punk et vous fait côtoyer des groupes mythiques comme les Clash, les Sex Pistols ou encore les Damned et vous fait vivre la tournée "Anarchy In The U.K". La jeune française Marie, fan de Patti Smith et Peter, le roadie britannique réussiront-ils à sauver leur couple de la guerre Punks/Teddys ? Réponse dans "Je hais l'amour véritable", édition Nathan.
Mais avant tout, what is punk ?
Un mot sorti du caniveau pour devenir un genre génial !
Le mot "punk" vient de la rue. Il désigne à l'origine une chose inutile ou dénuée de valeur, et signifie plus ou moins "vaurien" ou "voyou". Au début des années 1970, il commence à être utilisé comme clin d'oeil dans les magazines musicaux américains, notamment par le célèbre journaliste Lester Bangs.
C'est en janvier 1976, lorsque paraît à New York le premier numéro d'un fanzine de quatre pages fièrement baptisé Punk, que le mot prend une nouvelle dimension. Les deux étudiants qui ont créé ce fanzine fréquentent un club devient célèbre, le CBGB, et ils parlent des musiciens qu'ils y entendent : les Ramones, les Voidoids, Patti Smith, Blondie, Television...Cette nouvelle musique se cherchait un nom : Garage rockz ? Street rock ? New wave ? Ce sera punk. Avec cette seule syllabe qui claque comme un slogan, un genre musical a surgi dans les bas-fonds new-yorkais, avant d'émigrer en Grande-Bretagne...
(Extrait de "Je hais l'amour véritable", What is punk ? p.201)
"La seule phrase de moi qui restera dans les annales, c'est "tel futal, telle cervelle". Les pantalons cigarette, c'était un héritage des sixties, la mode était plutôt au moulant. C'était énorme, on pouvait savoir ce que les gens écoutaient à des kilomètres à la ronde."
Joe Strummer, chanteur des Clash.
Comment nommer le fait de s'occuper se son disque de A à Z, de la production jusqu'aux concerts ? Le Do It Yourself ! Une façon de revendiquer sa liberté vis-à-vis des maisons de disques... mais ce slogan doit vous dire autre chose ?
DO IT YOURSELF (DIY)...
En terme de mode, c'est le système D punk, plutôt cool, non ?
Tu "modifie" ton blouson en le peignant de slogans punk, de paroles de chansons, tu ajoutes des badges, des épingles à nourrice, tu dessines des têtes de mort ou, tu prend un t-shirt d'un groupe que tu n'aimes pas et tu peins dessus en fluo "I HATE"...voilà le principe du DIY...Personnellement, je ne tague pas encore mes fringues mais je les inonde de badges de toutes sortes (enfin plus précisement de mes artistes et films fétiches ;)).
L'épingle à nourrice (présentée plus haut), véritable accessoire punk, "débute" sa propagation maladive dès 1974, à Cleveland chez les pré-punks d'Electric Eels, elle continue sa trajectoire à New York sur la veste du pauvre Richard Hell, dont les vêtements viennent d'être saccagés (quand on vous parle de système D !) par une girlfriend énervée (une punk qui s'ignore, sans doute !) Puis l'épingle déboule en Grande-Bretagne sur un certain Johnny Rotten. C'est alors que la babiole est récupérée par la styliste Vivienne Westwood (future compagne de Malcolm McLaren, manager des Sex Pistols) dans sa boutiques SEX. La pauvre petite épingle finira sa course sur la joue ou le nez des punks de seconde génération...
Le perfecto, la chemise à manches très longues, les pulls mohair informes, tous ces articles marquent l'élégance punk, mais la pièce phare du mouvement punk est bien la DocMartens, conçues tout d'abord en tant que chaussures orthopédiques puis comme chaussures de sécurité pour les travaux de chantier, elles sont vite admises dans les clans punks et skinheads. Bien que noires à la base, les Doc se font, de nos jours, rose fluo, en dentelle, montantes, imprimées liberty, bref tous les styles pour tous les états d'esprits !
Le Mohwak.
La crête des Mohicans (mohawk ou iroquois, du nom d'une tribu indienne d'Amérique du Nord), symbole extravagant punk, tel que l'on connaît, cette coiffure revient de loin : adoptée à Londres en 1775 par une compagnie de brigands qui terrifient la ville, puis emparée par les parachutistes américains de la Seconde Guerre mondiale. Elle fait aussi partie de la métamorphose de Travis Bickle dans Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese. Maintenant, l'iroquoise est portée par les plus punks d'entre nous ! Anédocte amusante : à l'époque où les gels fixants n'existaient pas, les punks fixaient leur crête avec de la colle ou du savon et même pire encore du blanc d'oeuf..en entendant, j'ai envie de dire : vive les gels fixants !
"Les Sex Pistols sont affreux, ils ne savent pas jouer."
Mick Jagger, chanteur des Rolling Stones.
"Tu places un accord, tu pinces les cordes et voilà, tu as de la musique."
Sid Vicious, bassiste des Sex Pistols.
Les indispensables du punk
(légère modif' de la version du livre, les disques que j'aurai ajouté seront ciblés d'une *)
Royaume-Unis
- The Sex Pistols : Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols (1977). Pierre angulaire du punk anglais pour son incroyable énergie, son design et ses textes provocants.
The Clash : The Clash (1977). Un premier album fondateur, corrosif et socialement engagé avec deux auteurs-compositeurs de talent.
The Damned : Damned, Damned, Damned (1977). "New Rose" est le premier single historique du punk.
Wire : Pink Flag (1977). De brèves déflagrations musicales, des textes très travaillés, entre révolte et énergie juvénile, pour un chef-d'oeuvre méconnu du punk.
The Jam : In The City (1977) *. Des riffs entraînants, une voix rageuse..bien sûr, c'est les Jam !!
The Stranglers : Rattus Norvegicus (1977). Violence froide dans un univers sonore inquiétant, par les membres les plus âgés et aguerris de la scène punk.
The Buzzcocks : Another Music In A Different Kitchen (1978). Premier album officiel de ces orfèvres du punk, alliant énergie, mélodie et concision pop.
Generation X : Generation X (1978). L'énergie et la plastique parfaite de Billy Idol, avant qu'il ne devienne une caricature punk et gag ambulant aux Etats-Unis.
The Undertones : The Undertones (1979). "Teenage Kicks", single absolu du punk, par ces Irlandais rageurs et inventifs.
Etats-Unis
Ramones : The Ramones (1976). Le premier disque punk historique, qui combine un amateurisme revendiqué avec des chansons pops jouées à trois cent à l'heure...
Blondie : Blondie (1976). Le groupe pop punk mené par la plantureuse Debbie Harry va peu à peu s'ouvrir à la disco et collectionner les hits.
Richard Hell & The Voidoids : Blank Generation (1977). Avec cette "génération vide", le nihiliste Richard Hell exhibe des tee-shirts déchirés et s'installe définitivement à la source du punk.
The Heartbreakers : L.A.M.F (1977). Le groupe de Johnny Thunders enregistre en Grande-Bretagne, ce Like A Mother Fucker, qui ramène le punk à ses origines rock'n'roll.
Television : Marquee Moon (1977). Un chef-d'oeuvre de guitares vrtuoses et de chansons poétiques, qui tisse une musique géniale, glaciale et intemporelle.
Suicide : Suicide (1977). Les hurlements lugubres d'Alan Vega s'envolent sur les synthétiseurs de Martin Rev pour inventer, avec dix ans d'avance, une musique électro décadente.
Pere Ubu : The Modern Dance (1978). David Thomas et ses compagnons de Cleveland bâtissent une étrange musique industrielle, aussi fascinante que dérangeante.
Patti Smith Group : Easter (1978)*. Le mélange piano/guitare électrique/batterie/voix sublime de Patti Smith donne un cocktail détonnant ! A écouter d'urgence !!
Australie
ta photo des Buzzcocks c'est en réalité The Boys
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